• Titre : La vie brève de Jan Palach

    Auteur : Anthony Sitruk

    Le Dilettante - 13 juin 2018 | 192 pages

     

    Présentation de l'éditeur :

    Le 16 janvier 1969, l'histoire tchèque n'a qu'un visage, celui, défiguré, calciné, de Jan Palach, étudiant praguois de vingt ans dont l'immolation publique, accomplie en protestation contre l'occupation "fraternelle" des forces soviétiques, vient de sidérer l'Europe. La Vie brève de Jan Palach nous conduit à Prague et c'est l'histoire de ce geste qu'Anthony Sitruk, au fil d'un essai-reportage précis et fervent, nous narre avec une précision de témoin.

    Je remercie l'auteur et les éditions du Dilettante de m'avoir permis de découvrir ce livre dont la couverture, sobre et graphique, est tout simplement sublime.

     

    Mon avis :

    L'an dernier, à l'occasion d'un concours de nouvelles, j'avais lu l'histoire de Jan Palach, un étudiant tchécoslovaque dont j'ignorais tout. Quelques mois plus tard, l'auteur, Anthony Sitruk, m'a contactée pour me proposer de lire son livre. Sa nouvelle était devenue un roman. Du moins, c'est ce que je croyais... et j'avais tort.

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  • "Un très bon roman, tout en douceur,

    avec sa pointe d'amertume."

    (Sandra, Cinquième de couv')

     

    Premiers retours sur mon roman, La douce amertume du café...

    Deux mois après la publication, les premières chroniques arrivent sur les blogs littéraires. Les lecteurs découvrent l'histoire de Lisa, le personnage principal, une jeune femme de 28 ans qui veut faire du vide dans son appartement pour prendre un nouveau départ dans la vie.

    Je vous invite aujourd'hui à découvrir les avis de trois blogueuses. Trois regards différents, positifs et riches, qui me vont droit au cœur et qui, je l'espère, vous donneront envie de lire, à votre tour, La douce amertume du café.

     

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  • Quelques mots, une réflexion personnelle sur le logement, les objets qui nous entourent et nos pratiques numériques... des sujets simples, qui nous concernent tous.

     

     Image : Erda Estremera sur Unsplash

    Acheter une maison

    Ce déménagement ne sera certainement pas le dernier. Mais qui peut dire quand aura lieu le suivant ? Pas avant seize ans, je l'espère. En 2034, donc. Il me semble parfois que la vie est faite de cycles. Seize ans, est-ce quatre cycles de quatre ans ? Nous verrons. Ce qui est certain, c'est que nous aurons bientôt un crédit immobilier à rembourser, un fil à la patte pour les seize prochaines années. Comme je l'avais déjà évoqué dans ce poème, nous avons pris une grande décision : mon compagnon et moi allons devenir propriétaires.

    Acheter une maison, c'est se mettre un fil à la patte, donc. Est-ce un choix délibéré : se lier pour ne plus être tenté de s'envoler ? C'est en tous cas un choix difficile à faire pour toute personne qui, comme moi, est adepte de la liberté. Il faut accepter de s'enraciner, de poser ses valises, de signer un contrat à durée indéterminée avec cette bâtisse qui va nous abriter.

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  • Depuis le début de la soirée, ils dansaient au milieu du salon, emberlificotés dans la musique, enchaînés par les notes, soudés l'un à l'autre en une valse unique. Assis dans le canapé, le garçon admirait ses parents qui tournaient, emmêlés et marbrés. Apparut alors une crème glacée bicolore, avec ses parfums préférés : sa mère, à la robe rouge framboise, son père au costume blanc vanille.

    Quand l'incident s'est produit, personne n'a rien compris. La jupe carmin s'est étalée au milieu des invités, dans un gémissement de surprise. La musique s'est arrêtée et un cercle s'est formé autour de la danseuse blessée. Elle s'est massé la cheville en affirmant d'une voix flûtée :

    — Vous voyez, Georges, mon équilibre n'est plus ce qu'il était. Il va falloir le faire réviser.

    La danse reprit sans eux. Incapable de poser son pied douloureux, elle décréta qu'il était l'heure de boire une coupe avec le sénateur.

    Au buffet, l'enfant s'approcha, chemise blanche immaculée, cheveux plaqués, nez levé. 

    — Que voulez-vous boire, mon chéri ? Un verre de jus de fruits ?

    — Une coupe de champagne serait la bienvenue, dit-il avec sérieux, une lueur d'avidité dans les yeux.

    — Tenez, faites-vous plaisir, lui répondit sa mère.

    Il trempa ses lèvres dans le nectar pétillant. Une grimace fugace laissa aussitôt place à un sourire éclatant.

    — Si je bois du champagne, c'est que je suis grand !

    — Vous l'avez toujours été, mon enfant. Dès votre premier cri, vous avez totalement empli mon cœur de maman. Vous êtes un géant.

    Le père et le sénateur trinquèrent. Jamais Louise n'avait fait si belle déclaration à son petit... pardon, grand... garçon.

     

    Texte écrit après avoir lu En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut.

    Je vous invite à découvrir ce roman léger et amusant, sérieux et décapant, qui fait valser le rire avec la folie et twiste finalement vers la tragédie. Les premières pages sont offertes par l'éditeur sur son site : Finitude

     


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    — Je te laisse quelques instants, ma puce. Je vais préparer ton café.

    Elle s'éclipsa vers la petite cuisine de son deux-pièces. Restée seule, j'observais la tapisserie fanée, les meubles bien cirés et les pâles photos du passé. Ce salon était un sanctuaire, où jamais rien ne bougeait. Je m'y sentais en sécurité.
    Ma grand-mère revint bientôt, courbée sur une tasse fumante qu'elle posa sur la table. Puis elle se précipita vers son vieux buffet en chêne, aussi vite que ses rhumatismes le lui permettaient. Une affreuse grimace et un grommellement de douleur accompagnèrent la plongée de son buste vers l'étagère la plus basse. Elle déplaça d'une main malhabile un pot de confiture et un paquet de chicorée.

    — Que cherches-tu ?
    — Le sucre, voyons. J'étais certaine de l'avoir posé là, me répondit-elle, agacée.
    — Mais... je n'en ai pas besoin, Mamie. Je bois toujours mon café sans sucre, tu sais.
    — Ah, bon ! Tu es sûre ?
    — Oui, dis-je. Viens t'asseoir.
    — Comme tu veux, concéda-t-elle dans un soupir.

    Après s'être redressée dans un craquement de vertèbres, elle fit trois pas en boitillant, se laissa tomber sur sa chaise habituelle et poussa vers moi la grande tasse rose qui m'était destinée.
    D'un ton léger, elle me raconta sa dernière mésaventure :

    — Figure-toi que je me suis égarée en allant à la boulangerie ce matin. Un charmant jeune homme m'a remise sur le bon chemin.

    Elle sourit de son étourderie.
    Sans prononcer le moindre commentaire, je bus la boisson brûlante à petites gorgées. Le thé vert était amer. Je l'aurais préféré bien sucré.

     

    Image : Ella Jardmin sur Unsplash

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