• "La fissure"

     

     

    Titre : La fissure

    Auteur : Jean-Paul Didierlaurent

    Éditions Au diable vauvert - 2018

    328 pages

     

    Présentation de l'éditeur :

    Dernier représentant d’une entreprise de nains de jardin rachetée par une holding américaine, Xavier Barthoux mène une vie bien rangée entre la tournée de ses clients, son épouse, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes. Mais quand il découvre une fissure dans le mur de sa maison, c’est tout son univers qui se lézarde… Animé par une unique obsession, réparer la fissure, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu’à l’autre bout du monde.

     

    Mon avis :

    C'est un roman qui peut sembler léger au premier abord mais qui ne l'est pas. Un représentant en nains de jardin qui parcourt la France pour caser les nouvelles BN importées de Chine (comprendre Blanche-Neige), une épouse dévouée, une résidence secondaire à entretenir, un chihuahua, une voisine trop curieuse... autant d'éléments un peu loufoques qui nous aident à entrer avec bonheur et légèreté dans ce roman.

     

    Et puis, derrière les apparences, des questions plus complexes se dévoilent. Xavier Barthoux va entamer un dialogue avec sa conscience, matérialisée par un nain de jardin "géant" de 62 centimètres planté dans un parterre de rhododendrons et baptisé Numéro 8. Les deux compères vont aller de découvertes en déconvenues, de coups de gueule en coups tordus, ce qui va les mener dans un périple incroyable, avec pour devise partagée : À chaque recto, son verso.

    Vous ne comprenez rien à tout ce charabia ? C'est normal. Ce roman foisonne, pétille, fourmille de signes cachés et d'anecdotes plus savoureuses les unes que les autres. Il est bien construit et se dévore sans temps mort ni lassitude. Les personnages sont agréablement déjantés. Xavier Barthoux évolue tout au long du récit, jusqu'à la dernière page.

    C'est le troisième roman de Jean-Paul Didierlaurent que je lis. Il est apparu devant mes yeux sur l'étagère de la bibliothèque municipale, un jour où je n'avais pas le moral. Je me suis dit : « C'est exactement le genre de lecture dont j'ai besoin à l'heure actuelle, un roman léger, drôle, avec des personnages attachants, comme sait les écrire cet auteur ».

    Une nouvelle fois, j'ai été charmée par l'inventivité de Jean-Paul Didierlaurent, son univers, son symbolisme. Ce récit m'a redonné le goût de lire de la fiction. Je remercie l'auteur pour cet agréable moment de détente... et pour le fou rire que j'ai partagé avec ma fille quand j'ai essayé de lui en expliquer l'intrigue, entre la patte écrasée du chihuahua et la chute de la belle-mère dans la sauce de la pintade. Quelle imagination diabolique !

    Mention spéciale pour le chapitre 20, où l'on découvre avec tendresse toutes les facettes du personnage de Marie-Odile, coloriste de nains de jardins au grand cœur.

     

    Citation :

    Les hommes ont tous une fissure quelque part qui les attend, une fissure bien à eux, aussi unique et personnelle que leur ADN. Et si la plupart des gens passent leur vie sans jamais tomber dessus, il arrive que de petits veinards comme toi se retrouvent un beau matin nez à nez avec leur faille et se mettent à gamberger, à remettre tout en cause, à se poser enfin les bonnes questions auxquelles il leur faut soudain trouver des réponses, et peu importe que ces réponses se cachent à l'autre bout de la planète dans une bicoque posée sur une île battue par les vents au milieu d'un océan démonté. Tu ne t'es jamais demandé la raison de toutes ces disparitions jamais élucidées qui ont lieu tous les ans. Les fissures copain, faut pas chercher plus loin : les fissures.

     

     

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