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Par Zia Odet le 20 Septembre 2017 à 21:30
La biche et l'écureuil
Une biche traînait dans un bois isolé
Elle semblait perdue, avançait sans savoir
Où ses pas incertains la feraient divaguer.
Sur sa face triste pesait un masque noir.
Au détour d'un chemin, un écureuil gris
Qui ramassait des glands fut soudain bien surpris
De croiser son regard tout embué de larmes.
Il voulut connaître la nature du drame.
— Madame, mais qui donc fait pleurer vos beaux yeux ?
Est-ce là le tableau d'un chagrin amoureux ?
Vous devriez rentrer vite en votre logis
Car le loup tous les soirs s'en vient rôder ici.
La biche émue d'une telle compassion
Regarda cet intrus en train de lui sourire
Comme il avait l'air doux et plein d'attention
Dans un dernier sanglot, elle parvint à dire :
— Un loup, dites-vous ? Tiens, il y en a encore ?
Je croyais qu'à la chasse, ils étaient enfin morts.
Aucun loup, mon ami, ne peut plus m'inquiéter
Aux plaisirs de la vie je ne veux plus goûter.
— Y a-t-il, madame, une raison précise
A cette mélancolie qui vous tétanise ?
— J'ai perdu mon enfant parti vivre sa vie.
Plongé dans ses projets, chaque jour il m'oublie.
L'écureuil comprit tout le poids de sa peine.
Il tenta gentiment de sauver cette reine :
— Il faut de l'ennemi, madame, vous garder.
Vous devez sans délai de lui vous abriter.
C'est un loup bien malin qui toujours réussit
A échapper aux hommes et à leurs fusils.
Il aime la chair et les atouts féminins
Si vous voulez mourir, reportez à demain.
A ces mots, dans le bois, apparut un loup blanc.
Effrayée la biche eut réflexe de survie.
Elle courut tout droit, jusqu'à épuisement.
Rassasié le fauve jamais ne la suivit.
Arrivée à bon port, elle avait à l'esprit
Les mots de l'écureuil qui l'avait sauvée.
Même si son enfant s'était d'elle éloigné,
Elle allait redonner des couleurs à sa vie.
Moralité
Dans les moments sombres où le cœur broie du noir
Un regard ou un mot peuvent sauver une âme
Réveiller une envie, raviver une flamme,
Étouffer les soucis pour redonner l'espoir.
Cette fable est en ligne sur short édition.
Si vous l'aimez, vous pouvez voter pour elle. Merci !
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Par Zia Odet le 25 Juillet 2017 à 23:30
A tous ceux qui souffrent, même l'été.
C'était le jour de mes 31 ans. Vous étiez beaux, gais, innocents. Les roses que vous étiez allé acheter chez le fleuriste avec votre papa ornaient le centre de la table. Elles étaient rouges, couleur du bonheur.
Quand j'ai soufflé les bougies plantées sur la tarte aux pommes, mon dessert préféré, vous étiez près de moi. Vos petites bouches aux dents de lait se sont arrondies pour m'aider. Ensemble, nous y avons mis du cœur et nous avons éteint les flammes. En souriant, nous avons posé pour la photo, pour fixer à jamais ces instants de complicité.
J'étais heureuse en ce jour d'anniversaire. Vous étiez nés, vous étiez là. Mes amours que j'avais tant désirés, mes enfants que j'aime tant.
Pourtant, dans mon regard, un voile presque imperceptible s'était glissé.
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Par Zia Odet le 12 Juillet 2017 à 09:26
Les deux grenouilles
Une grenouille verte sortit de l'étang
Elle se prélassa seule au soleil couchant
— Bientôt les vacances ! se dit-elle en baillant
Je vais pouvoir partir, voyager simplement.
Verte était heureuse de sa liberté.
Jeune et célibataire, elle aimait l'aventure
Les rencontres d'un soir, fêtes et nuits hachées
Théâtre, festivals, vernissages et culture.
Mais la vie n'avait pas été gaie cette année.
Verte avait bien souffert de son corps abîmé.
Examens, traitements, elle avait affrontés
Calme, sans se plaindre, pour ne pas déranger.
Elle avait pour amie depuis sa tendre enfance
Une belle rousse qui peu lui ressemblait :
Elle vivait en famille et n'avait pas la chance
De pouvoir chaque jour sortir et s'amuser.
Était-ce jalousie ou bien manque de temps ?
Rousse ne s'intéressait jamais à sa santé.
Elle ne remarquait pas son silence souriant.
A une vie légère elle l'avait associée.
Ce soir-là quand Rousse arriva sur la rive
Elle était agitée, parlait d'une voix vive,
Heureuse de pouvoir annoncer à tout-va
Le succès de têtard au baccalauréat.
Verte regardait Rousse et ne l'écoutait pas.
Elle la laissait sans fin débiter son babil
Enfants, jardinage, déco et petits plats,
Comment pouvait-on vivre en étant si futile ?
Rousse parlait toujours. Puis elle lui demanda :
— Un caviar de crapaud, tu penses que ça plaira ?
Têtard sera heureux de te voir samedi
Pour fêter son diplôme et sa nouvelle vie.
Verte n'en pouvant plus leva les yeux au ciel,
Lança « Bonnes vacances » et disparut dans l'eau.
Pourquoi était-elle donc restée ainsi fidèle
A cette mère poule centrée sur son ego ?
Moralité :
Au bonheur apparent, il ne faut pas se fier
Celui qui semble libre a besoin d'amitié
C'est en lui accordant une attention sincère
Qu'on révèle une faille ou une douleur amère.
Retrouvez mes autres fables en cliquant sur fable dans le nuage de mots.
Sur l'entraide et l'amitié, vous pouvez lire : Le coq et la souris.
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Par Zia Odet le 8 Juillet 2017 à 20:31
Aujourd'hui, j'ai vidé mon cartable. Je l'ai rangé dans un placard, à l'abri de la poussière, où il va sagement attendre la rentrée.
Sur la table en verre du séjour, j'ai arrangé dans un vase les bouquets de fleurs qu'ils m'ont offerts. Et j'ai relu leurs petits mots.
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Par Zia Odet le 23 Juin 2017 à 18:18
La crabe et la crevette
Une crevette simplette
S'échoua sur la plage.
La mer fit ses bagages
Abandonnant Huguette.
Un crabe l'agressa :
— Ici c'est mi casa
Dégage la grisette !
Et hop, un coup d'pincette !
— Aïe ! cria Huguette.
Ça va pas dans ta tête ?
Je suis une touriste
Pas une terroriste.
— Dégage je te dis !
Les grises comme toi,
Y'en a trop par ici.
C'est moi qui fais la loi !
— Au secours, aidez-moi !
Ce crabe qui est fou
Veut me ruer de coups.
— Fou, moi ? Regarde-toi.
Il faut être barrée
Pour rater la marée.
J'attendrai jusqu'au soir.
File dès qu'il fait noir.
La mer revint chercher
Son Huguette échouée
Qui à la nuit tombée
Aurait été tuée.
Moralité
On peut risquer sa vie
En pays ennemi...
Si voyager c'est bien
Faut pas rater le train.
Retrouvez toutes mes fables en cliquant sur ce mot-clé : fable
Bonne lecture !
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