• "Sombrent les âmes"

    Titre : Sombrent les âmes

    Autrice : Vanaly Nomain

    Auto-édition - Août 2018
    162 pages pour l'édition imprimée
     
    ♥ Coup de cœur ♥
     

    Présentation :

    Ugo vit dans la rue. Il dessine pour apaiser les voix qui hurlent dans sa tête.
    Léa vit dans un minuscule appartement. Elle écrit pour repousser les démons du passé.
    Sophie est psychiatre. Elle cherche Ugo désespérément.
    Trois âmes meurtries, trois voix torturées qui se croisent, se cherchent et vont tout faire pour ne pas sombrer.

     

    Mon avis :

    Il est des livres dont la musique si particulière vous laisse sans voix. Comment trouver les mots pour dire l'émotion ressentie lors de la lecture de ce court roman ? Comment décrire ce cocktail étrange de noirceur et d'espoir ?

    C'est sombre. Apocalyptique. Sans appel. Mais c'est beau. Touchant. Et surréaliste, au sens noble du terme. Jusqu'à la dernière ligne.

    Ugo vit dans la rue. Léa ne vit pas. Enfin, pas vraiment. Elle survit, seule. Elle travaille dans une boulangerie et observe ce SDF sur le trottoir. Il dessine les gens, révèle dans ses traits de crayon ce qu'ils veulent garder caché, se fait insulter. Lors d'une vague de froid, Léa se décide enfin à agir et lui offre une boisson chaude.

    J'entends tout. Je hais leur mépris, la violence de leurs idées. Je hais leur haine. Je hais les haïr.

    Et puis, il y a Sophie, qui cherche Ugo. Qui est-elle ? Que lui veut-elle ? Nous le découvrirons par petites touches. Avec parcimonie et pudeur, l'écriture ciselée de Vanaly Nomain nous livre la vérité de chacun de ces trois êtres, que le destin va réunir. C'est un tableau peint lentement, touche par touche. Les couleurs sombres y côtoient des nuances plus claires, incongrues, qui apportent une gaieté dérangeante, mettant les personnages (et le lecteur) mal à l'aise.

    Nous sommes nés sans avoir eu droit de donner notre avis. Nous traversons une vie de misère et de souffrances. Je crois qu'on devrait tous avoir le droit de choisir de mourir. Je crois qu'on devrait tous pouvoir arrêter la douleur. On euthanasie les animaux lorsqu'ils ont trop mal, mais la souffrance psychologique est terrible. On devrait faire preuve de compassion envers l'être humain aussi.

    On sait que cela va mal se terminer. C'est écrit dans le titre (un titre magnifique, nul autre n'aurait mieux convenu à ce récit). Mais on veut y croire encore. Alors on suit Ugo et Léa, on tourne les pages... en osant imaginer qu'ils s'en sortiront. L'espoir, flamme fragile et vacillante, tente de réchauffer les cœurs et d'illuminer les âmes. L'art, fil directeur ou bouée de sauvetage, ouvre de nouvelles perspectives, suggère la promesse d'un autre avenir.

    Ce roman est un naufrage. Oser le lire, c'est accepter d'être submergé. Nul ne sait s'il en ressortira indemne. J'y ai laissé des larmes mais gagné deux certitudes :

    1. Vanaly Nomain est une autrice à suivre.

    2. Dans le vivier des auto-édités, un orpailleur patient peut dénicher de fort belles pépites.

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 17 Septembre 2018 à 23:08
    Vanaly

    Merci infiniment pour cette magnifique chronique qui me touche beaucoup et me donne l'élan pour continuer d'écrire.

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